Merde
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"8h01, j'arrive au bureau. cette fois, il n'y a pas de comité d'accueil. Je trouve ça étonnant. Je regarde à droite, rien. Je regarde à gauche, rien. Je regarde en face, rien. Merde, on est samedi... ah ben non! Je m'avance, le pas léger. Je m'imagine dans un film d'espionnage, regardant du coin de l'œil chaque bureau dans l'espoir de ne vois personne. Je m'avance doucement. J'entends un bruit. Je panique. Je me cache dans le premier bureau ouvert. Je sors la tête discrètement. Je vois une silhouette au loin. Un homme en costard s'approchant. Je me cache sous le bureau. Par chance, c'est mon bureau. J'ouvre un tiroir délicatement pour prendre une barre chocolatée. J'entends la personne s'approcher. Il se baisse. Il me regarde. Je le regarde. C'est mon boss. Je suis en retard. Merde, je suis viré..." | "8h01, j'arrive au bureau. cette fois, il n'y a pas de comité d'accueil. Je trouve ça étonnant. Je regarde à droite, rien. Je regarde à gauche, rien. Je regarde en face, rien. Merde, on est samedi... ah ben non! Je m'avance, le pas léger. Je m'imagine dans un film d'espionnage, regardant du coin de l'œil chaque bureau dans l'espoir de ne vois personne. Je m'avance doucement. J'entends un bruit. Je panique. Je me cache dans le premier bureau ouvert. Je sors la tête discrètement. Je vois une silhouette au loin. Un homme en costard s'approchant. Je me cache sous le bureau. Par chance, c'est mon bureau. J'ouvre un tiroir délicatement pour prendre une barre chocolatée. J'entends la personne s'approcher. Il se baisse. Il me regarde. Je le regarde. C'est mon boss. Je suis en retard. Merde, je suis viré..." | ||
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+ | === Merde, je suis caissier... (21 mai 2027)=== | ||
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+ | "je me suis viré il y a à peine une heure que je me mets déjà à rechercher un emploi. Bien entendu, je ne veux pas l'annoncer à Elle, ni à ma coloc et encore moins à ma sœur. Je regarde sur les différents sites. Je déprime. En regardant toutes les offres d'emplois, je me demande pourquoi il y a tant de chômage ici. Bref, dans les choix, je mets ce que je sais faire de mieux. Résultat: rien. J'essaye en élargissant un peu plus mes compétences. Résultat: rien. Je déprime. Je regarde les annonces comme ça, sans compétences, je tombe sur un magasin qui recherche de TOUTE URGENCE un hôte de caisse. Je me présente au magasin, avec le costume que je ne sors que pour les grandes occasions, c'est-à-dire jamais. Le mec appelle le patron. J'attends. deux, trois, cinq, dix minutes; Le patron arrive. Il me sert la main... en fait, il me l'écrabouille. On fait l'entretien qui se résume à "vous aimez quoi dans la vie?" ou alors "6 fois 6?"... Merde, je suis caissier..." | ||
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+ | === Merde, je ne dis pas ce que je pense... (24 mai 2027)=== | ||
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+ | "Dans la vie, il y a ce qu'on a envie de dire et ce qu'on dit et entre les deux, il y a souvent un fossé, voire un gouffre. Quand j'ai envie de dire à Elle "j'ai envie de te prendre, de te retourner, de te faire hurler, de te prendre dans tous les sens", au final, je dis "et si on faisait l'amour". Il y a d'autres cas comme celui-là comme quand je suis avec ma coloc quand elle me parle de ses problèmes. J'ai juste envie de lui dire "mais ferme ta gueule! tu me saoules!" et au final, je dis "c'est sûr". Mais aussi dans la vie de tous les jours, je subis ce problème. Avec le postier, à qui j'ai envie de dire "putain, mais tu ne peux pas faire attention à mon colis, espèce de mec raté!" quand il m'amène un colis détruit par le transport et qu'au final, je balance un "ce n'est pas grave, ça arrive". Avec mon ancien boss aussi j'avais ces envies quand je le voyais et j'avais envie de lui dire "eh boule de suif! Ramène ton cul ici!" et je disais "Patron, j'ai une chose à vous montrer" ou alors avec le pur canon, quand j'avais envie de dire "tu es bien roulé aujourd'hui!", je disais qu'un modeste "ça te va bien". Merde, je ne dis pas ce que je pense..." | ||
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+ | === Merde, j'ai une éjaculation prématurée... (28 mai 2027)=== | ||
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+ | "C'était une soirée normale avec Elle. Comme tout couple normalement constitué, nous avons décidé de faire l'amour. Mais ce soir, je me retrouve dans le même cas qu'un tiers de la population mondiale. Ce tiers qui prend du Deroxat pour se calmer. Ce tiers qui se demande comment rattraper le coup. Un tiers à se faire traiter de Flash. Elle me dit que ce n'est pas grave, que ça peut arriver. Dans ce cas-là, on a le droit à toute sorte de questions comme "tu es stressé en ce moment?" ou "tu as un rendez-vous?" ou même "aurais-tu un manque évident de confiance en toi et que tu n'oses pas le dire en face de peur de te sentir exclu d'une manière que ce soit?". Alors je me retourne parce que ce dialogue serait un dialogue de sourd. Mais, au fond de moi, c'est tout un mythe qui s'effondre. Je sens mes spermatozoïdes déçus, recherchant une nouvelle star à applaudir. Jamais je n'aurais pensé que cela pourrait arriver... Merde, j'ai une éjaculation prématurée..." | ||
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+ | === Merde, je ne suis pas dans le moule... (31 mai 2027)=== | ||
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+ | "Quand tu es caissier, tu remarques que finalement, la population avec laquelle tu vis est vraiment différente de tes idées. Chaque jour, tu as le droit à un défilé de personnalités. Il y a le vieux monsieur puant le renfermé (voire parfois plus) qui vient chaque jour, qui a les doigts noirs et dont tu n'oses pas prendre la monnaie de peur de choper le tétanos. Il y a la mère de famille débordée avec ses 2 enfants qui courent partout alors qu'elle tente de faire ses courses, portable à l'oreille. Il y a le mec dont on se demande s'il est bourré ou s'il est comédien professionnel. Il y a la femme qui vient faire ses courses comme si elle faisait un dîner d'affaires, avec talon haut, jupe à ras des fesses et maquillage digne d'un Monet. Il y a la femme qui vient avec son petit chien alors que c'est interdit. Il y a aussi le jeune qui n'a visiblement pas appris les bonnes manières à l'école. Merde, je ne suis pas dans le moule..." | ||
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+ | === Merde, mes parents se séparent... (4 juin 2027)=== | ||
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+ | "Aujourd'hui, c'est déjeuner en famille. Tout le monde est là: Papa avec son humour gras, Maman et son style toujours aussi incompréhensible, Mamie Jeanette et sa classe digne d'une ministre, ma sœur en mode "chic-choc" et moi. Ce genre de repas se veut être un condensé de rien du tout. On a le droit aux blagues pourries de mon père, on a le droit au rôti trop cuit de ma mère, on a le droit aux complaintes de Mamie Jeanette et nous, les petits jeunes, ont subi ça avec une envie déconcertante. Mais ce repas va marquer un tournant dans tous les repas de famille que nous faisons depuis des lustres. En un repas, nous n'avons pas eu une blague de mon père, un repas parfait de ma mère, une Mamie Jeanette silencieuse comme une tombe et nous, surpris de tout ça. je demande si tout va bien. Ma mère part dans la cuisine avec ma sœur. Mon père me regarde. Je le regarde. Il me dit "c'est fini avec ta mère". Je crie "quoi?" en même temps que ma sœur. Je cherche à comprendre. Il ne veut rien me dire. Ma mère redescend avec ma sœur. Mon père et ma mère se regardent. Mamie Jeanette sort un "de toute façon, ils n'ont plus de relation sexuelle depuis une décennie!" Je regarde mon père et ma mère. Ils me regardent en haussant les épaules. Merde, mes parents se séparent..." | ||
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+ | === Merde, je suis normal... (7 juin 2027)=== | ||
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+ | "Quand je m'emmerde, je traine sur les réseaux sociaux. Je ne sais pas si vous avez déjà fait attention mais il existe différents types de personnes. Il y a les "J’ai-une-vie-chiante-et-je-la-fais-partager" qui vous disent quand il mange ou vont faire une crotte. Il y a les gens qui ont beaucoup d'amis juste pour faire genre qu'ils sont populaires alors que non. Il y a les "crieurs publics" qui disent haut et fort ce que tout le monde sait. Il y a "Le kikoulol qui a des problèmes de grammaire" qui ne sait pas écrire le mot "bien" correctement. Il y a "le mec un peu trop sympa" qui est avec toi pour un rien. Il y a le "voyeur", toujours là sans que tu le saches. Il y a le "paparazzi", le mec qui met toutes les photos, même les plus chelous. Il y a aussi "l'invitateur", le mec qui t'invite à tout et surtout à n'importe quoi. Et enfin, il y a les autres. Merde, je suis normal!" | ||
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+ | === Merde, je suis une victime de la fièvre acheteuse... (11 juin 2027)=== | ||
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+ | "Comme à chaque fois que j'emmerde, je ne peux pas m'empêcher d'aller dans un magasin de meubles et à mon avis, je ne suis pas le seul. Dès que vous arrivez dedans, en cadeau de bienvenu, vous avez un crayon à papier, une feuille et un mètre en papier. Ce qu'il faut savoir, c'est que vous avez l'impression de jouer au jeu Labyrinthe grandeur nature. Vous commencez à regarder les appartements témoins. Vous vous dîtes au bout du quatrième que votre maison pourrait faire l'affaire. Vous vous baladez et testez tout, du canapé au chaise, du lit aux vendeuses. Après avoir pris les mesures de 53 meubles, vous êtes imaginé 272 configurations, vous arrivez dans la caverne d'Ali Baba en moins doré. Comme à chaque fois que vous venez, vous prenez un caddie que vous remplissez de choses inutiles qui vont prendre la poussière dans un coin de votre appartement. Le plus fun en fait, c'est le hot-dog à un dollar lorsque vous en avez eu pour 218 dollars rien qu'en objets décos... Merde, je suis une victime de la fièvre acheteuse!" | ||
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+ | === Merde, j'ai été à la laverie... (14 juin 2027)=== | ||
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+ | "Comme tout homme qui se respecte, j'ai voulu faire une lessive. Mais la machine était en panne depuis que j'avais tenté une expérience qu'on ne dira pas. Bref, j'ai décidé d'aller à la laverie. L'important est de bien choisir sa machine. Entre 4, 8 et 16 kilos, mon cœur balance. Finalement, entre 4, 6 et 9 dollars, mon cœur ne balance plus. Je décide de tasser le linge dans la machine de 4 kilos. Je vois une mamie qui me regarde. Je la regarde. Elle me regarde. Je ferme la machine. Elle me dit que je devrais pas la tasser comme ça parce que ça va mal laver. Je l'ignore et met ma lessive liquide dans les compartiments de la machine parce que je ne sais pas dans lequel je dois la mettre. La mamie me dit que ça ne sert à rien et que je devrais utiliser de la lessive en poudre. Je mets la machine sur 40°. La mamie me dit que je n'ai que de la couleur et que je peux la mettre sur 60°. Je la regarde méchamment. Je mets en route ma machine et j'attends... j'attends... La mamie continue à me donner des conseils sur comment bien laver son linge... Merde, j'ai été à la laverie!" |