Sergio T.
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'''Témoignage de Mme Goulaix, qui l'a accueilli de sa 5ème à sa 7ème année :'''<br> | '''Témoignage de Mme Goulaix, qui l'a accueilli de sa 5ème à sa 7ème année :'''<br> | ||
- | "Pauvre gosse !! De parents inconnus, date de naissance incertaine, il passa toute son enfance balloté de famille d'accueil en famille d'accueil. Comme si la vie lui en voulait d'exister. Vous savez, je l'ai accueilli pendant 3 ans, c'était un garçon calme et réservé. Mais extrêmement solitaire. Il passait ces journées devant la télé, à se gaver de films du matin au soir. Je l'ai même surpris à plusieurs reprises regarder la télé en pleine nuit, il regardait fixement l'écran comme hypnotiser par celui-ci. Curieusement, il attirait la foudre de tous les gamins de son age, c'était railleries sur insultes, bagarres et j'en passe. A tel point qu'il n'allait plus à l'école, et j'étais obligé de lui faire les cours moi-même. Les autres enfants l'appelait Sergio, certainement par moquerie sans doute. Mais j'ai appris des années plus tard, qu'il s'était arranger pour faire modifier son état civil et se prénommer ainsi... Vous savez, un enfant qu'on accueille une journée, une année, ou 5 ans, on s'en souvient toute notre vie. D'ailleurs, regardez ce panneau avec ces nombreuses photos. Tenez, le voici à 6 ans, regardant la télé, on dirait qu'il fusionne avec le poste, j'ai toujours trouvé cette photo fascinante et troublante..." | + | "Pauvre gosse !! De parents inconnus, date de naissance incertaine, il passa toute son enfance balloté de famille d'accueil en famille d'accueil. Comme si la vie lui en voulait d'exister. Vous savez, je l'ai accueilli pendant 3 ans, c'était un garçon calme et réservé. Mais extrêmement solitaire. Il passait ces journées devant la télé, à se gaver de films du matin au soir. Je l'ai même surpris à plusieurs reprises regarder la télé en pleine nuit, il regardait fixement l'écran comme hypnotiser par celui-ci. Curieusement, il attirait la foudre de tous les gamins de son age, c'était railleries sur insultes, bagarres et j'en passe. A tel point qu'il n'allait plus à l'école, et j'étais obligé de lui faire les cours moi-même. Les autres enfants l'appelait ""Sergio"", certainement par moquerie sans doute. Mais j'ai appris des années plus tard, qu'il s'était arranger pour faire modifier son état civil et se prénommer ainsi... Vous savez, un enfant qu'on accueille une journée, une année, ou 5 ans, on s'en souvient toute notre vie. D'ailleurs, regardez ce panneau avec ces nombreuses photos. Tenez, le voici à 6 ans, regardant la télé, on dirait qu'il fusionne avec le poste, j'ai toujours trouvé cette photo fascinante et troublante..." |
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+ | == L'adolescence == | ||
+ | '''Témoignage de Mme Forté, fille d'un ouvreur de cinéma de quartier :''' | ||
+ | Papa s'occupait de la billetterie et de la machinerie du cinéma. Des fois, à la sortie de l'école, je l'aidai. Toutes mes copines de l'école voulaient des passes-droits pour flirter avec leurs mecs dans une salle obscure. Quand j'y repense, c'était pitoyable. Et j'ai toujours refusé, ne voulant pas que papa ai des ennuis à cause de moi. C'était la fin de l'age d'or des p'tits cinémas, et à cet époque, il y avait un jeune homme qui resquillait régulièrement pour rentrer dans la salle. Des fois, il y arrivait, des fois pas. Au début, Papa se fâchait, et le mettait dehors. Mais le loustic était tenace et continuait à vouloir s'incruster dans le cinéma. Puis papa changea de regard sur ce jeune, qui avait à peu près le même age que moi. J'avoue que, même si j'aidais papa au cinéma, sa passion pour le 7ème art ne m'a jamais été transmise. Franchement ! Ça me fait une belle jambe que ce soit Fritz Lang qui à réalisé Métropolis en je ne sais plus qu'elle année... Alors que lui, ''Sergio'', c'était une encyclopédie vivante, le cinéma n'avait aucun secret pour lui, à tel point que mon père se passionna pour se faux frère, et le laissait entrer librement par la suite. Papa m'avait demander implicitement de sympathiser avec lui, mais sans succès. Comme si une bobine de film était plus importante qu'un être vivant... |