Vulpes Vincet

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Maitre Demorand était un vieil homme d’une famille dont le métier se transmettait de père en fils et qui travaillait pour les Volvent depuis longtemps. Il s’installa dans la fauteuil jumeau à celui de la vieille dame dont l’on ne pouvait toujours apercevoir que les mains ridées.   
Maitre Demorand était un vieil homme d’une famille dont le métier se transmettait de père en fils et qui travaillait pour les Volvent depuis longtemps. Il s’installa dans la fauteuil jumeau à celui de la vieille dame dont l’on ne pouvait toujours apercevoir que les mains ridées.   
   
   
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''- Elle arrive Charles-Henri… La renarde noire…
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''- Elle arrive Charles-Henri… La renarde noire…''  
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Le notaire était resté silencieux tandis qu’Emma de Volvent se levait pour contempler l’étendard sur lequel se trouvait brodé le blason de la famille. D'argent au renard passant de sable, lampassé et allumé de gueules, au ventre et au bout de la queue et des pattes du champ. L’on pouvait distinguer en lettre dorées sur le listel, la devise de la famille : Vulpes Vincet.   
Le notaire était resté silencieux tandis qu’Emma de Volvent se levait pour contempler l’étendard sur lequel se trouvait brodé le blason de la famille. D'argent au renard passant de sable, lampassé et allumé de gueules, au ventre et au bout de la queue et des pattes du champ. L’on pouvait distinguer en lettre dorées sur le listel, la devise de la famille : Vulpes Vincet.   
   
   
La vieille dame soupira. Elle se retourna. Sur son visage, le notaire avait pu apercevoir une profonde résignation. Elle s’était contentée de hocher la tête puis de glisser une nouvelle fois vers la grande table de verre en dessous de laquelle l’arbre généalogique s’étendait. Ses doigts noueux caressèrent les dernières branches et glissèrent doucement sur quatre branches...   
La vieille dame soupira. Elle se retourna. Sur son visage, le notaire avait pu apercevoir une profonde résignation. Elle s’était contentée de hocher la tête puis de glisser une nouvelle fois vers la grande table de verre en dessous de laquelle l’arbre généalogique s’étendait. Ses doigts noueux caressèrent les dernières branches et glissèrent doucement sur quatre branches...   
   
   
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''- Finissons Charles-Henri, j’ai promis à Alberich que nous irions nous promener avant l’arrivée d’Erwan, Beatrix et Catherine… Il me reste si peu de temps…
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''- Finissons Charles-Henri, j’ai promis à Alberich que nous irions nous promener avant l’arrivée d’Erwan, Beatrix et Catherine… Il me reste si peu de temps…''  
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Erwan était enfant unique. Beatrix, Alberich et Catherine étaient d’une même fratrie. Erwan étudiait à l’étranger. Béatrix et Catherine étudiaient à la pension qu’avaient fréquentée depuis des décennies les jeunes filles de la famille Volvent. Alberich avait quant à lui souffert d’un accident dans sa prime jeunesse qui l’avait laissé gravement handicapé de la raison. Cela faisait de lui l’enfant le plus fragile et de fait le plus aimé de la matriarche et le plus haî des héritiers Volvent. Ces quatres jeunes gens étaient de la decsendance directe du frère jumeau de la matriarche. Ce qui faisait d’eux les héritiers principaux et privilégiés de tout ce qu’il restait de la famille Volvent.   
Erwan était enfant unique. Beatrix, Alberich et Catherine étaient d’une même fratrie. Erwan étudiait à l’étranger. Béatrix et Catherine étudiaient à la pension qu’avaient fréquentée depuis des décennies les jeunes filles de la famille Volvent. Alberich avait quant à lui souffert d’un accident dans sa prime jeunesse qui l’avait laissé gravement handicapé de la raison. Cela faisait de lui l’enfant le plus fragile et de fait le plus aimé de la matriarche et le plus haî des héritiers Volvent. Ces quatres jeunes gens étaient de la decsendance directe du frère jumeau de la matriarche. Ce qui faisait d’eux les héritiers principaux et privilégiés de tout ce qu’il restait de la famille Volvent.   
   
   
Ligne 107 : Ligne 107 :
Le jeune homme avait enfin détourné le regard pour rencontrer celui de Catherine. Elle avait accouru et l’avait enlacé avant de lui demander ce qu’il était bien pu en train de fixer.   
Le jeune homme avait enfin détourné le regard pour rencontrer celui de Catherine. Elle avait accouru et l’avait enlacé avant de lui demander ce qu’il était bien pu en train de fixer.   
   
   
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''- J’ai toujours l’impression qu’elle est là… quelque part à nous observer.
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''- J’ai toujours l’impression qu’elle est là… quelque part à nous observer.''  
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Catherine avait soupiré avant de le prendre par le bras pour le mener à l’intérieur. Elle était arrivée peu de temps avant avec son époux et sa petite fille. Il pu voir que les autres membres de la famille étaient présents, des tantes, des oncles, quelques cousins, tous avaient vécu sous la coupe de la matriarche.   
Catherine avait soupiré avant de le prendre par le bras pour le mener à l’intérieur. Elle était arrivée peu de temps avant avec son époux et sa petite fille. Il pu voir que les autres membres de la famille étaient présents, des tantes, des oncles, quelques cousins, tous avaient vécu sous la coupe de la matriarche.   
Erwan se crut ramené quelques années plus tôt. Ses yeux se posèrent sur le grand fauteuil rouge au centre de la pièce ou la matriarche recevait l’un après l’autre les membres de la famille. La grande silhouette sombre qui occupait à présent le fauteuil était différente. Plus fine, les jambes croisées , le visage masqué d’une voilette de dentelle de Béatrix s’illumina de la flamme de son briquet alors qu’elle allumait une cigarette. Son regard sombre avait accroché presque immédiatement le regard d’Erwan, intense, chargé, embrumé. Elle avait alors rejeté de ses lèvres peintes de rouge la fumée légère et fait un signe furtif de la tête en guise de salutations.   
Erwan se crut ramené quelques années plus tôt. Ses yeux se posèrent sur le grand fauteuil rouge au centre de la pièce ou la matriarche recevait l’un après l’autre les membres de la famille. La grande silhouette sombre qui occupait à présent le fauteuil était différente. Plus fine, les jambes croisées , le visage masqué d’une voilette de dentelle de Béatrix s’illumina de la flamme de son briquet alors qu’elle allumait une cigarette. Son regard sombre avait accroché presque immédiatement le regard d’Erwan, intense, chargé, embrumé. Elle avait alors rejeté de ses lèvres peintes de rouge la fumée légère et fait un signe furtif de la tête en guise de salutations.   
Ligne 130 : Ligne 130 :
Peu après le diner, Beatrix flânait dans les couloirs du manoir. Elle entra dans les anciens appartements de la matriarche, alluma une cigarette, puis deambula dans la grande pièce, observant ce qu’il restait de la grande dame en noir dont le portrait semblait encore dominer de haut la famille. Elle sentit une ombre dans son dos et se retourna vivement.   
Peu après le diner, Beatrix flânait dans les couloirs du manoir. Elle entra dans les anciens appartements de la matriarche, alluma une cigarette, puis deambula dans la grande pièce, observant ce qu’il restait de la grande dame en noir dont le portrait semblait encore dominer de haut la famille. Elle sentit une ombre dans son dos et se retourna vivement.   
   
   
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''- Tu es comme elle, une ombre, le goupil…
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''- Tu es comme elle, une ombre, le goupil… ''  
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Erwan l’attrapa par la taille avant de la plaquer violemment contre le mur, se penchant pour l’embrasser avec fougue. Elle ne résista pas, répondant, le souffle court. Le regard malicieux indiqua le grand lit ou la matriarche avait connu ses dernières heures.   
Erwan l’attrapa par la taille avant de la plaquer violemment contre le mur, se penchant pour l’embrasser avec fougue. Elle ne résista pas, répondant, le souffle court. Le regard malicieux indiqua le grand lit ou la matriarche avait connu ses dernières heures.   
Erwan se rhabillait.   
Erwan se rhabillait.   
   
   
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''- Je donnerais tout pour ne plus avoir a me plier à cette stupide tradition…
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''- Je donnerais tout pour ne plus avoir a me plier à cette stupide tradition… ''  
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''- Il te suffit de renoncer à ton héritage et ton nom…
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''- Il te suffit de renoncer à ton héritage et ton nom… ''  
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Beatrix avait laissé échapper un rire amer puis continua.   
Beatrix avait laissé échapper un rire amer puis continua.   
   
   
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''- Mais… Maintenant que la matriarche est morte… il n’y a plus que le notaire et nous savons tous que Charles-Henri Demorand n’a plus de famille …
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''- Mais… Maintenant que la matriarche est morte… il n’y a plus que le notaire et nous savons tous que Charles-Henri Demorand n’a plus de famille … ''  
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Le regard de Beatrix s’était fait sombre. Erwan avait eu un frisson, ce regard lui rappella celui qu’elle avait eu quelques années plus tôt, après l’ouverture du testament de la matriarche. Il revoyait le visage souriant d'Alberich. Un frisson le parcourut et il s'excusa puis quitta rapidement la pièce.   
Le regard de Beatrix s’était fait sombre. Erwan avait eu un frisson, ce regard lui rappella celui qu’elle avait eu quelques années plus tôt, après l’ouverture du testament de la matriarche. Il revoyait le visage souriant d'Alberich. Un frisson le parcourut et il s'excusa puis quitta rapidement la pièce.   
   
   
Ligne 151 : Ligne 151 :
Il était près de minuit. Le manoir était calme. La plupart avaient regagné leurs appartements pour la nuit. Catherine observait avec mélancolie le portrait de son frère Albérich qui se tenait dans la bibliothèque ou elle avait trouvé refuge pour la soirée, à l’abri des autres membres de la famille. Elle s’était éloignée de sa sœur, et de son cousin, eux pourtant si proches par le passé.   
Il était près de minuit. Le manoir était calme. La plupart avaient regagné leurs appartements pour la nuit. Catherine observait avec mélancolie le portrait de son frère Albérich qui se tenait dans la bibliothèque ou elle avait trouvé refuge pour la soirée, à l’abri des autres membres de la famille. Elle s’était éloignée de sa sœur, et de son cousin, eux pourtant si proches par le passé.   
   
   
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''- Il me manque aussi… Il n'est pas un jour sans que j'y repense...
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''- Il me manque aussi… Il n'est pas un jour sans que j'y repense...''  
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Erwan venait de la rejoindre. Ils échangèrent quelques mots tout en déambulant dans la grande pièce. Catherine restait distante et évasive. Ils passèrent de la bibliothèque au bureau de la Matriarche.   
Erwan venait de la rejoindre. Ils échangèrent quelques mots tout en déambulant dans la grande pièce. Catherine restait distante et évasive. Ils passèrent de la bibliothèque au bureau de la Matriarche.   
   
   
Ligne 159 : Ligne 159 :
Erwan se pencha en avant, il avait encore en mémoire le regard sombre de Beatrix lorsqu’elle avait parlé du notaire. Celui-ci serrait contre lui sa serviette qu’Erwan saisit.   
Erwan se pencha en avant, il avait encore en mémoire le regard sombre de Beatrix lorsqu’elle avait parlé du notaire. Celui-ci serrait contre lui sa serviette qu’Erwan saisit.   
   
   
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Cathérine se pencha au dessus de son épaule, tremblante, en pleurs alors qu’Erwan ouvrait la serviette pour y découvrir les notes personnelles de la matriarche à ses derniers jours.
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Cathérine se pencha au dessus de son épaule, tremblante, en pleurs alors qu’Erwan ouvrait la serviette pour y découvrir les notes personnelles de la matriarche à ses derniers jours.
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Cathérine et Erwan se figèrent devant l’une des pages. Ils échangèrent un regard ou l’on pouvait lire de la terreur. Cathérine semblait décomposée.   
Cathérine et Erwan se figèrent devant l’une des pages. Ils échangèrent un regard ou l’on pouvait lire de la terreur. Cathérine semblait décomposée.   
   
   
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''- Ou est Béatrix ?
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''- Ou est Béatrix ?''  
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Il sonnait minuit quand les lumières du manoir s’éteignirent subitement et qu’un glapissement de renard fendait le silence.  
Il sonnait minuit quand les lumières du manoir s’éteignirent subitement et qu’un glapissement de renard fendait le silence.  

Version actuelle en date du 1 octobre 2014 à 10:04