Puzzle

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		+	L’histoire commença le jour où Philip Coleman, étudiant en criminologie, débarqua sur la scène de crime. C’était sa dernière année d’étude et il accompagnait le lieutenant Statford, plus de trente ans de métier à son actif et un des véritables limiers de la police San Franciscaine.
		+	Le lieu du crime n’était pas des plus banals puisqu’il s’agissait du Centre Commercial Macy’s.
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		+	Nous arrivions toutes sirènes hurlantes et sur place, la police avait déjà banalisé les lieux et au regard du nombre de voitures de sécurité autant dire qu’il devait y avoir un carnage à l’intérieur.
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		+	- « Coleman ! Prends des notes et ne t’avise pas de me déranger, je ne sais pas ce qu’il y a là-dedans exactement mais cela m’a tout l’air d’être un sacré merdier »
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		+	Je connaissais Stateford, 56 ans, Rodney de son prénom. Mari de Patricia Stateford et père de Carl et Dana. Le lieutenant était un peu brut de décoffrage mais il avait résolu dans sa longue carrière un nombre d’affaires qui forcait le respect. Pour tout vous dire, c’était un exemple en la matière dans la fac où j’étudiais.
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		+	J’allais essayer de le seconder du mieux possible, ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait exercer sur le terrain.
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		+	Il y avait foule chez Macy’s, le magasin n’avait pas fermé ses portes pour autant. Les badauds affluaient, certains n’étaient que de passage pour aller faire leurs courses et d’autres n’étaient là que par curiosité. Je suivais Stateford au pas, il se déplaçait rapidement tout en allumant sa clope et en évitant les personnes.
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		+	Nous nous rapprochions avec peine du lieu du crime malgré les flics présents, et Stateford se mis à crier : « Police de San francisco ! Laissez passer ! »
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		+	Les personnes s’écartèrent et nous arrivâmes enfin sur place.
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		+	Première constatation : les rideaux de sécurité empêchaient littéralement de voir la scène de crime mais le plus important était que cela s’était visiblement passé au milieu de l’immense galerie marchande. Une tuerie au milieu des passants, il y avait forcément des témoins avec tout ce monde aux alentours.
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		+	Bref, je serrai mon bloc-note et après avoir brandi mon badge de criminologue stagiaire, j’entrai de plein pied dans une scène de carnage totale. Les actes portés sur le corps de la victime qui gisait à terre étaient d’une violence sidérante.
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		+	Tout était resté intact et les experts s’activaient déjà, cherchant les premiers indices.
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		+	- « ca va aller petit ? » s’exprima Stateford
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		+	- « Oui lieutenant j’en ai vu de pire » répondis-je. J’avais quand même la gerbe n’empêche.
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		+	Je n’avais jamais vu une telle mare de sang, la victime était recouverte d’une enveloppe protectrice.
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		+	Stateford fit un rapide tour de la scène, s’agenouilla près des experts, leur posa des questions.
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		+	Je pris quelques notes sur les détails du décor, les éventuels éléments qui pourraient nous intéresser puis je rejoignais le lieutenant.
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		+	- « Coleman, tu vas interroger les commerçants à proximité du lieu et me faire un briefing ok ? Allez au trot ! Je vais appeler le QG pour obtenir des informations sur la victime»
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		+	Il souleva la bâche qui recouvrait le corps et je vis une jeune femme, les yeux encore ouverts et la gorge grossièrement tranchée pratiquement d’une oreille à l’autre … un travail de boucher ou un acte fait à la va-vite … horrible.
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		+	- « Ce meurtre n’était pas particulièrement ciblé, j’en ai bien l’impression » me dit Stateford
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		+	- « Je suis d’accord, étant donné la façon dont le coup a été porté. Cela a été mené rapidement, sans perdre de temps »
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		+	- « Exact et on va tâcher d’en savoir plus »
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		+	Je tournai les talons pour retrouver nos chers concitoyens, agglutinés près des fameux cordons jaunes « Police, do not cross ».
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		+	Les médias aussi étaient présents maintenant, les collègues les avaient parqués dans un coin en attendant un communiqué officiel.
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		+	Je me dirigeais vers le commerce en face, c’était celui le plus proche du lieu de la tragédie.
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		+	Il s’agissait visiblement d’un restaurant chinois « Sushis from Macy’s ».
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		+	Il n’y avait personne dans le restaurant, seuls le propriétaire et sa femme m’accueillirent les bras ouverts … le premier client se disaient-il sans doute, ce qui s’était passé aujourd’hui avait dû faire fuir les clients j’imaginais.
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		+	Je présentais derechef mon badge et les sourires firent place à de la déception.
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		+	Je posais rapidement les questions primordiales et je pris consciencieusement les réponses en essayant de traduire.
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		+	Monsieur Kan-Shioun m’expliqua du mieux qu’il le pouvait, qu’il n’avait rien trouvé d’anormal dans les allers venues de ce jour-là, pas de violences à déplorer.
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		+	L’élément qui m’intrigua fut lorsqu’il me décrivit la scène étrange qui avait eu lieu quelques minutes avant de découvrir le corps de la victime à terre.
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		+	Il semblerait qu’un attroupement de personnes se soit effectué au centre même de la galerie, autrement dit à l’endroit où fut tué la victime.
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		+	J’insistai fortement sur les détails : quelle sorte d’attroupement ? Combien de personnes ? Quelle heure exactement ? J’avais un mal de chien à comprendre, on ne m’avait pas appris le chinois à la fac bordel ….
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		+	- « 15h30 précisément Monsieur Philip Coleman »
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		+	Je tournais vivement la tête et vit Amanda Plumming, souriante. C’était une de mes collègues stagiaires mais en section recherche … les experts quoi. Elle était d’origine asiatique.
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		+	- « Tiens Amanda ! Tu es sur le coup également ? »
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		+	- « Oui et on m’envoie te chercher, Stratford s’impatiente apparemment »
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		+	- « Ok tu peux m’aider à traduire ? »
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		+	- « Pas de soucis »
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		+	Amanda était un peu plus diplomate et elle réussit à transcrire ce que disaient les propriétaires du restaurant.
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		+	Nous partîmes revoir la scène et j’aperçus Statford mâchouillant maintenant son chewing-gum ; pas simple d’arrêter de fumer… Il m’aperçut également et m’adressa la parole :
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		+	- « Jennifer Sparks, 28 ans, chômeuse et adresse : 190, Sacramento Street c'est-à-dire à proximité du Centre Commercial. D’après les caméras de surveillance, elle n’a strictement rien acheté mais elle avait visiblement rdv ici avec la mort à … »
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		+	- « 15h30 précisément et le plus étrange est qu’il y ait eu un rassemblement de personnes à ce moment-là et que tous … »
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		+	- « firent la même chose au même moment, ils étaient au moins 150 personnes » conclua Statford
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		+	- « Mais qu’est ce que c’est que ce délire ? » dis-je
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		+	- « Ce n’était pas un délire» déclara Amanda, qui revenait dans notre direction après avoir fouillé le cadavre « c’était une flashmob »
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		+	Statford me questionna du regard … « Euh non je ne sais pas ce que c’est … » répondis-je
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		+	Le lieutenant se tourna donc vers Amanda.
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		+	En en un instant, nous avions tout compris. Le tueur s’était a priori servi de ce rassemblement de personnes organisé pour pouvoir tuer en toute impunité !!!! Se fondre dans la masse pour tuer …
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		+	« Bon sang, il a recommencé … » déclara Statford, le visage fermé.
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		+	« Au poste tout de suite, et direction les archives on a une histoire à rattraper et fouiller les alentours ! Il ou elle a forcément laissé une pièce de puzzle quelque part !»
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		+	J’étais embarqué dans une histoire de fou.
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		+	To be continued …
	== Impressions et Confidences ==		== Impressions et Confidences ==

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Version du 23 septembre 2011 à 18:40